Albert Uderzo, le génial dessinateur d'Astérix, est mort à 92 ans
Albert Uderzo est mort à 92 ans. Il a rejoint son ami René Goscinny. Tous deux avaient créé le personnage d'Astérix le Gaulois pour le journal Pilote en 1959. Aussi à l'aise dans le registre réaliste qu'humoristique, le dessinateur a jalonné la bande dessinée de plusieurs pierres blanches.
Goscinny et Uderzo se sont rencontrés en 1951. Ce fut un véritable coup de foudre amical. Ils ont très vite trouvé leur mode de fonctionnement. Avec René au scénario, Albert dessine Jehan Pistolet corsaire prodigieux, puis Luc Junior, un jeune reporter accompagné d'un chien (tiens, tiens !) et d'un photographe. Il y eut ensuite la reprise de Benjamin et Benjamine avant que Goscinny ne fasse entrer son ami au sein du journal Tintin. C'est pour le journal des jeunes de 7 à 77 ans qu'ils imaginent les aventures d'Oumpah-Pah le peau-rouge.
Un succès planétaire
Tout l'humour de Goscinny et la maîtrise graphique d'Uderzo sont présents dans Oumpah-Pah. Pourtant ce n'est pas cette série qui emportera le cœur des lecteurs. Astérix le Gaulois, créé pour le premier numéro du journal Pilote, deviendra en quelques mois la série phare du journal. Ce succès ne se démentira plus. Aujourd'hui forte de 38 titres, la série s'est vendue à plus de 370 millions d'albums à travers le monde.
Le succès d'Astérix a-t-il fait de l'ombre à Tintin ?
En septembre 1966, le très sérieux hebdomadaire français L'Express consacre sa une au « Phénomène Astérix ». C'est en lisant que « dans le sillage d'Astérix, Tintin mord la poussière » et que, d'après le journaliste, « Astérix a le même succès que Tintin naguère » (1) qu'Hergé, piqué au vif, s'est remis au travail sur Vol 714 pour Sydney. Néanmoins, Hergé n'a jamais considéré Astérix comme un concurrent. Il admirait le travail des deux auteurs français. Il a su leur rendre un hommage discret dans la dernière aventure achevée de Tintin.
(1) Cité par Pierre Assouline in Hergé, Gallimard, coll. « Folio », 1998, p. 595.
(1) Cité par Pierre Assouline in Hergé, Gallimard, coll. « Folio », 1998, p. 595.
Nous avions rencontré Albert Uderzo et son épouse Ada lors de l'inauguration de la fresque murale Astérix à Bruxelles le 23 septembre 2005. La complicité des deux époux transparaissait à chaque instant. Voici quelques souvenirs de ces bons moments.
Uderzo, héros discret, est parti
Par Didier Platteau
Albert Uderzo est décédé ce 24 mars, à l’âge de 92 ans. Partenaire indéfectible de René Goscinny, on peut se demander qui sont les héros, Astérix et Obélix ou ce duo d’auteurs de génie ? Indissociables, ils ont dû avaler de fameuses doses de potions magiques pour atteindre de tels sommets de créativité joyeuse et inépuisable !
Tintin avait ouvert la voie de l’expansion de la bande dessinée dès 1929, Astérix s’y est engouffré en 1959 pour l’amplifier et, ensemble, ils sont devenus les figures emblématiques d’une fabuleuse école dite « franco-belge » à laquelle on associe aussi le travail d’André Franquin. Le petit village de Moulinsart dans le Brabant wallon belge et le petit village gaulois en Armorique sont ainsi devenus les épicentres symboliques d’un rayonnement international. Héros rivaux mais complices dans le succès, les univers de Tintin et Astérix ne manquent d’ailleurs pas d’une certaine symétrie grâce aux tonitruants Haddock et Obélix et les fidèles Milou et Idéfix.
Albert Uderzo parlait plus de son travail que de lui-même. C’était un géant discret, assidu à sa planche à dessin. Toute la communauté de la bande dessinée lui rend aujourd’hui un hommage reconnaissant.
Albert Uderzo est décédé ce 24 mars, à l’âge de 92 ans. Partenaire indéfectible de René Goscinny, on peut se demander qui sont les héros, Astérix et Obélix ou ce duo d’auteurs de génie ? Indissociables, ils ont dû avaler de fameuses doses de potions magiques pour atteindre de tels sommets de créativité joyeuse et inépuisable !
Tintin avait ouvert la voie de l’expansion de la bande dessinée dès 1929, Astérix s’y est engouffré en 1959 pour l’amplifier et, ensemble, ils sont devenus les figures emblématiques d’une fabuleuse école dite « franco-belge » à laquelle on associe aussi le travail d’André Franquin. Le petit village de Moulinsart dans le Brabant wallon belge et le petit village gaulois en Armorique sont ainsi devenus les épicentres symboliques d’un rayonnement international. Héros rivaux mais complices dans le succès, les univers de Tintin et Astérix ne manquent d’ailleurs pas d’une certaine symétrie grâce aux tonitruants Haddock et Obélix et les fidèles Milou et Idéfix.
Albert Uderzo parlait plus de son travail que de lui-même. C’était un géant discret, assidu à sa planche à dessin. Toute la communauté de la bande dessinée lui rend aujourd’hui un hommage reconnaissant.
Ce qu'Albert Uderzo disait de Tintin :
« Pour moi, Tintin c'est avant tout un grand frère ainé qui, par sa notoriété et le grand talent de son créateur Hergé, a su ouvrir les portes de l'incompréhension qui régnait chez certains. Grâce à lui, ce moyen d'expression dans lequel et pour lequel nous vivons, a reçu ses lettres de noblesse auprès d'un plus large public comme il est dit: de 7 à 77 ans. Bravo et Merci Monsieur Tintin. »
Propos recueillis à l'occasion du projet Mon Tintin à moi, dirigé par l’Ecole Communale du Karrenberg en 2004.